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Lors de ces 6 jours sur tapis*, un tas de paramètres ont été relevés, et notamment sur la foulée. Grâce au Forerunner 620 et à la ceinture cardio i-Run, j’ai eu pendant les 4 premiers jours** les données suivantes : cadence de foulée, oscillation verticale, durée des contacts avec le sol, que je peux associer avec la fréquence cardiaque, ainsi qu’avec la vitesse. Je ne peux pas réellement prendre en compte cette dernière donnée pour deux raisons : 1/ je n’ai pas eu le temps d’étalonner très finement l’accéléromètre du F620, donc je crois qu’il surestime un peu et 2/ je n’ai pas pu calibrer le tapis avec une roue de géomètre, et je pense qu’il sous estimait un peu, au contraire. Il est possible que j’aie couru un peu plus qu’annoncé (527 km), mais peu importe puisque l’intérêt de l’exercice résidait ailleurs.

Quelle est la pose parfaite ? Est-elle constante ou évolutive ?
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Quelle est la pose parfaite ? Est-elle constante ou évolutive ?

Évolution des paramètres

Je ne tiens compte bien sûr que des phases courues, et pas de la marche. Au départ des 6 jours, je courais à environ 7,5 / 8 km/h (vitesse tapis), le troisième jour, jusqu’à la moitié du 4e, je suis tombé à 6,5 en vitesse en vitesse de course.

Aussi étonnant que cela puisse paraître (moi en tout cas, ça m’a étonné), je n’ai pas de dégradation ni de la cadence de foulée, ni de l’oscillation verticale, ni du temps de contact au sol. Ces trois paramètres évoluent en fonction de la vitesse mais pas en fonction du temps, ni de la fatigue, ni de l’heure. Dans tous les cas, je les maintiens dans les limites prévues :

• Cadence : environ 170 pas/mn au début, puis variable entre 170 et 180 pas/mn, et même parfois 190 vers la fin des 6 jours.
• Oscillation verticale : entre 7,5 et 9 cm le premier jour, puis entre 6,5 et 8 cm à mesure que la vitesse faiblissait. On remarque sur les graphiques une nette stabilisation de cette oscillation dès le deuxième jour.
• Contact avec le sol : entre 250 et 280 ms.

Toutes ces données sont très proches, voire identiques, à celles relevées à l’entraînement.

Sensations

Je m’étais entraîné pour conserver une dynamique de course propre, très cadencée, et la plus équilibrée possible. Je n’ai eu aucun mal à garder des cadences élevées lorsque je courais et c’est une très bonne nouvelle. Apparemment, ma foulée ne s’est pas écrasée en cours de route et ça aussi c’est une bonne nouvelle.

Par contre, pour l’équilibre, j’ai eu à gérer une douleur au coup de pied gauche dès la fin des premières 48 heures et le dernier jour un début de tendinite d’Achille à droite. Résultat : la cheville gauche était fortement limitée en amplitude. J’ai l’impression d’avoir assez bien géré ce déséquilibre, c’est-à-dire que je n’ai pas créé de mouvement antalgique, mais plutôt cherché à conserver une pose de pied la plus proche possible de l’ordinaire. Un observateur averti aurait remarqué un léger boitillement, mais je l’ai compensé mentalement et vogue la galère. Non seulement ça a tenu jusqu’au bout mais la cheville a nettement désenflé une vingtaine d’heures de course plus tard.

Une remarque : je ne prends pas d’antalgiques ni de chimie quand je cours, et quelque soit l’enjeu (qui n’est jamais très important de toute façon). J’ai par contre beaucoup glacé la cheville, mis beaucoup d’huiles essentielles de massage favorisant la circulation sanguine et la décontraction musculaire, des levers de jambes, des bains de pieds, quelques massages, un peu de Décontractyl mais ça colle trop, j’ai arrêté.

Gestuelle

Je n’ai pas réellement consulté les données chiffrées pendant les 6 jours. Par contre, j’ai pris soin de courir « comme je m’étais dit que je courrais » : le buste droit, les bras repliés et actifs, avec une assez grande amplitude de mouvement, la pose des pieds quasi à plat et si possible légèrement sur l’avant. Le mouvement des jambes part des cuisses, ce sont elles que j’active, alors que les mollets et les pieds, d’une certaine façon, se laissent pendre et se posent un peu comme si j’étais un pantin. De cette façon très peu de muscles sont sollicités, et lorsque c’est le cas, tout se fait en douceur.

Je n’ai eu aucune courbature musculaire, que ce soit pendant ou après l’épreuve. À part mon coup de pied gauche et mon tendon d’Achille droit (à la fin), RAS. Les phénomènes de jambes lourdes sont à mettre à un autre niveau, j’en parlerai dans une prochaine chronique, consacrée à la récupération et à la micro-récupération.

Mon axe de progression se situe clairement au niveau du travail des chevilles. Elles sont verrouillées et peu aptes à transférer harmonieusement les forces en mouvement partant de l’articulation de la hanche. On a déjà prévu avec Benoit de faire des exercices de proprioception : les classiques de l’athlétisme (cloche-pied, levers de genoux, talons-fesses, et j’en passe) mais aussi des choses plus originales avec Evolis, le TRX ou en slackline. ça sent les bonnes gamelles !

(*) 6 jours sur tapis à la boutique Holiste de Paris, du 23 au 29 mai 2014.
(**) Je me suis permis le petit confort d’enlever la ceinture cardio vers la fin du 4e jour.

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